dimanche 3 décembre 2017

Le rêve éclatant du poète en froc



Pourtant j’n’ai pas poussé mémé dans les orties, 
Pourtant j’suis un mec plutôt poli,
J’tiens la porte à toutes les dames, 
Et j’donne un euro à ceux qui rament.

Pourtant j’suis un humain plutôt sympa,
J’aime pas les querelles ni les combats,
J’nourris les oiseaux quand y fait froid,
J’leur donne de l’eau, l’été, quand y’en a pas.

Mais voilà j’crois j’suis tombé bien bas,
Un peu du côté misère et d’sa sœur la galère,
J’ai pas trop à manger mais j’me plains pas,
Y’a les restos du cœur pour remédier à ça.

Parfois quand j’n’ai pas trop le moral, 
J’dirais même quand tout va mal,
J’remonte du côté bonheur,
Au temps béni des flics, et des voleurs. 

Et puis quand j’rouvre les yeux,
Quand sur mon portable, j’vois un message du vieux,
Qui m’dit « Quand donc vas-tu bouger de là ? »
« Y’a plein d’boulots qui n’attendent que toi ». 

Alors moi j’passe mille annonces,
J’me fait passer pour un autre, (oui là j’me dénonce),
Un type beaucoup mieux que moi,
Qu’y a plein de diplômes et puis tout ça. 

Mais faut croire que l’pipeau ça marche pas,
Quand j’me présente je n’suis que moi,
Avec ma tête de scélérat,
Et mon CV de cancrelat.

Alors bien sûr, y m’prennent pas,
Alors moi j’repars, le regard bas,
J’arpente les rues avec ma pochette vide,
Les yeux délavés, la mine livide,
Et puis quand mon cœur est plus trop valide,
Je baisse les bras, m’assois sur un banc, 
La lune là-haut, me sourit gentiment,
Je m’endors alors en rêvant aux géants,
Et me réveille dans un monde éclatant,
Où l’homme vaut bien plus, qu’un peu d’argent…


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vendredi 3 novembre 2017

La raison de mes adultères !




Nue sur le lit, le chou-fleur à l’air
avec autour des filaments de gruyère
tu as fait la cuisine, ça se voit
et entre tes cuisses
ça sent l’anchois ! 

A te voir Simone
la cerise au taquet
et la groseille dans le starter
à te voir Simone
la babine de travers
et l’œil teigneux d'Adolphe Hitler
je te dis que même vieille
et les seins à terre
tu restes mon ogresse
la raison de mes adultères. 

Pour preuve mon cornichon
adore toujours tremper dans ton oignon
et mes petites roubignolles 
danse toujours la Carmagnoles
entre les varices de tes guibolles !

Pourtant mon petit animal
ma lionne ma panthère
mon petit…phacochère
je voudrais te dire un truc sincère
tu sais Barbe Noire c’est dans les films
la barbe ne se porte pas en bas, 
alors file à Leclerc
te faire une épilation du maillot, éclair !

Je voudrais aussi te dire
que quand tu fais la cuisine
ne mélange pas la moule et l’anchois
et même si autrefois
nous aimions mangé chez Léon,
ce n’est pas une raison
pour décorer ta moule
de quelques frites !

Ce soir je n’ai pas faim
l’envie de dîner entre tes cuisses
ne me dit rien
allons plutôt au resto
on fera comme d’habitude
on prendra dix apéros
et après, une fois bien bourré,
je te bourrerais face
au lavabo ! 


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mardi 17 octobre 2017

Le blues du plombier



Ah qu’c’était l’bon temps
quand j’étais plombier,
que j’aimais ces années,
où je n’avais rien de rouillé.

Je me promenais dans les quartiers
avec ma belle trousse rosée,
j’allais chez les mémés
leur ramoner l’évier
sans les faire payer.

A d’autres je leur colmatais les fuites,
je leur bouchais les trous,
comme celui de Margueritte
qui aimait que j’lui nettoie celui
dessous l'minou !

Faut dire que ma clé à molette,
traînait un peu partout,
même chez la Suzette,
une sœur du couvent de Nazareth.

J’avais une sacrée réputation
je n’y allais pas de main morte,
je les récurais du sol au plafond,
avec mon détergent fait maison !

J’étais aussi doté d’un nettoyeur haute pression,
un engin de haute précision,
une sorte de lance antiseptique
très bonne contre les maux de gorge qui piquent !

Mais maintenant j’suis vieux,
j’ai les outils tout grippés,
je vais bientôt rejoindre les cieux
sans ma trousse ni ma clé.

Mais souvenez-vous
mesdames et messieurs,
être plombier,
c’est un métier,
alors faut pas hésiter à les appeler,
et en liquide,
vous serez récompensés !

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vendredi 6 octobre 2017

Allons mémé !



Allons mémé déride toi,
jette-moi ta canne,
sors-moi tes bas !
Sois la conquête
de ma braguette,
fais donc la fête
à ma baguette,
prends dans tes mains
mon mou gourdin…

Allons, vas-y mémé,
remonte tes seins
mets-y d’l’entrain !
Danse donc la carmagnole
avec popaul,
j’t’e f’rais la fiesta
au pli d’en bas !

Allons sois plus convaincante
j’ai les groseilles
en carte vermeille !
Bois au goulot
de ma bouteille
80 ans d’âge
c’est un grand cru !

Voilà mémé tu t’y prends bien
depuis que t’es vieille
moins qu’tu me railles !
Avec tes dents
c’était navrant
mais sans ton dentier
C’est vraiment l’pied !

Oh oui oh oui je sens qu’ça vient
vas-y Mireille
presse mes groseilles !
T’auras d’la crème
à ton dessert
et p’tet du rab
sur ton derrière !

Oh la la la c’est l’Niagara !
J’crois bien qu’j’ai 
trop pris d’Viagra !
Bon sang Mireille
Mais v’là qu’tu noies !
Adieu ma vieille
t’étais sympa
ta sœur Michèle
N’attends plus qu’moi ! 

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mardi 6 juin 2017

Le derrière de la fromagère




J’t’ai fait l’amour dans la rivière,
Sous une brise printanière,
Et un peu plus loin, dans la clairière,
Tu m’as crié « vas-y Robert ! »

Nous avons été dans ta chaumière,
Manger un bon morceau d'gruyère,
Et puis juste avant le dessert,
Tu m’as dit « prends-moi l’derrière ! »

Alors j’ai chevauché ma fromagère,
J’lui ai visité, l’pays arrière !
Elle me criait « Vas-y mon père,
fais-moi grimper, jusqu’aux gouttières ! »

Depuis ce jour, au presbytère,
J’ai des remords dans mes prières,
Je bafouille tous mes paters,
D’puis j’ai reniflé, son Camembert ! 

J’l’ai revu la semaine dernière,
A l’enterrement de son beau-père.
Puis juste, après l'cimetière,
J'lui ai fait visiter, l’propriétaire !

Soudain, la voix de Dieu m’a dit Robert
tu sais c’que coûte un adultère,
c’est un aller jusqu’aux enfers,
où tu te feras fourrer, par Adolf Hitler !

J’ai répliqué : « Vous êtes sûr mon père ?
Juste pour une glissade, dans son derrière ? »
Il m’a dit : « oui, mon pov’ Robert,
Seule la voie de Dieu, est salutaire !

J'n’ai pas renoncé, à ma fromagère,
Alors j’suis mort, d’un coup d’tonnerre ! 
Mais encore jourd’hui, en tas d’poussière, 
Je pense toujours, à son derrière ! 

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mardi 21 février 2017

L'affreux Jojo



C’est vrai j’suis pas très beau,
On m’appelle l’affreux jojo,
J’ai pas d’gros biscottos,
Car j’préfère l’apéro !

C’est vrai qu’j’ai une bedaine,
Une brioche comme dit Germaine,
Mais si t’y poses une joue,
Tu verras que c’est tout doux.

C’est vrai qu’j’suis un peu laid,
Mais j’ai un gros pistolet,
Toutefois c’est rare que je le dégaine,
Sauf entre les cuisses de Germaine !

C’est vrai qu’j’ai l’air farouche,
Avec mes yeux qui louchent,
J’ressemble à un manouche,
En train d’voler des babouches !

C’est vrai qu’j’aime bien les babouches,
Pratique quand j’sors d’la douche,
Mais pour sortir du train,
Ça fait un peu crétin !

C’est vrai qu’j’ai qu’un cheveu,
Pourtant j’m’appelle pas Mathieu,
Mais il me reste une dent,
Comme dans la bouche à Jean !

C’est vrai qu’j’ai un gros cœur,
Un vrai morceau d’bonheur,
Et si jamais tu pleures,
Il t’aimera pendant des heures.

Alors si tu croises l’affreux jojo,
Dis-lui que tu l’trouves beau,
Fais lui un p’tit bisou,
Sur sa p’tite tête de chou !


Ce poème est tiré du livre ci-dessous.



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samedi 14 janvier 2017

De Odette à Huguette (Ep 3)




Dans une maisonnette,
Percée de petites fenêtres,
Au milieu des pâquerettes,
Des touffes de gariguettes,
Des mouches et des guêpes,
Et des odeurs qui entêtent,
Trônait la vieille Huguette.

Après avoir lâché ses bombinettes,
Tout au fond des toilettes,
Elle se sauva toute guillerette,
Cueillir des courgettes, 
Dans le pré « andouillette »,
Lieu du poète,
En froc et à la grosse baguette.

Caché derrière une chaussette,
Peut-être un bout de moquette,
Le drôle de poète,
Vit arriver la grassouillette,
Fit une galipette,
Et poussa la chansonnette :
« Mais où vas-tu Ginette ? »

Huguette s’arrêta net, 
Stupéfaite !
Elle resta toute muette,
Devant le poète,
A la grosse baguette,
Cachée derrière sa braguette,
Faut dire qu’elle n’avait pas vu ça depuis fleurette,
La pauvre Huguette,
Catherinette,
Depuis belle lurette. 

Le poète héla : « hé Odette ! »
« Veux-tu que je te la mette ? »
« Non », fit Huguette,
« Ma minette »,
« C’est un peu les oubliettes »,
« Je ne peux plus faire grimpette »,
« J’aurais bien peur qu’une telle machette »,
« Ne me la mette en miette ! »,
« Pourtant votre belle baguette »,
« Me donne envie de jouer de la clarinette ! ».

Alors, après une courbette,
Là, au milieu des courgettes,
Huguette souffla dans la trompette,
Du poète,
Qui se mit à jouer,
Des castagnettes !

Moralité : Si tu as la minette aux oubliettes, tu peux toujours jouer de la clarinette et souffler dans la trompette, ton homme jouera des castagnettes !


Ce poème burlesque est le troisième de la série des Odette.

Il a remporté le concours Short Edition 11 catégorie humour poétique.


 Il est tiré du livre ci-dessous.






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